Rosa Parks : une place assise… pour rester debout
« Il y a 60 ans, Rosa Parks refusait de laisser sa place, dans un bus de l’État de l’Alabama, aux États-Unis. Par ce geste symbolique contre la ségrégation, elle allait contribuer à changer le visage de l’Amérique. «
Ce jour-là elle est fatiguée. Couturière de 42 ans, elle a travaillé toute la journée à Montgomery.
Elle, s’est assise. Son geste va devenir rebelle.
Dans le sud des États-Unis, la ségrégation raciale persiste.
Le chauffeur du bus demande à la couturière et à trois autres passagers noirs de se lever pour laisser leur place assise aux voyageurs blancs.
La réponse de Rosa Parks est : « Non ».
« D’abord, j’avais travaillé dur toute la journée. J’étais vraiment fatiguée après cette journée de travail. Ce qui s’est passé, c’est que le chauffeur m’a demandé quelque chose et que je n’ai pas eu envie de lui obéir. Il a appelé un policier et j’ai été arrêtée et emprisonnée ».
Son arrestation va servir de déclencheur. Les usagers noirs boycottent la compagnie de bus.
Les associations et églises se fédèrent au sein » du Mouvement pour le progrès de Montgomery » et placent à leur tête un pasteur de 27 ans Martin Luther King.
Trois revendications : la liberté de s’asseoir où ils veulent , la courtoisie des chauffeurs et l’embauche de chauffeurs noirs.
La ségrégation ne sera officiellement jugée inconstitutionnelle que le 13 novembre 1956.
« Elle s’est assise pour que nous puissions nous lever »
En 1990, Nelson Mandela, tout juste libéré de prison, lui rendra visite à Detroit où elle décédera, le 24 octobre 2005. Elle sera exposée au Capitole, à Washington, près de la statue d’Abraham Lincoln qui avait aboli l’esclavage.
Plusieurs jours après son décès, les premières places de bus resteront vides. Il y figurera une photo de Rosa entourée d’un ruban : « La société de bus RTA rend hommage à la femme qui s’est tenue debout en restant assise. »
source : Jeune Afrique